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Des responsabilités accrues pour l’Europe : les menaces hybrides, les États‑Unis et la Syrie au cœur du Conseil des affaires étrangères à Bruxelles
La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock s’entretient avec ses homologues finlandaise et slovène, © Union européenne
Le premier Conseil des affaires étrangères de 2025 a lieu aujourd’hui à Bruxelles. Seront évoqués les défis pressants en matière de politique étrangère et de sécurité, notamment les menaces hybrides, le partenariat stratégique avec les États‑Unis et le soutien à la Syrie pour sa phase de transition.
Sécurité transatlantique après le changement de gouvernement aux États‑Unis
Après l’investiture du président américain Donald Trump, l’UE se tourne vers la coopération avec le nouveau gouvernement à Washington. Des relations transatlantiques fiables et de confiance sont essentielles pour les intérêts sécuritaires et économiques de l’Europe. Le partenariat transatlantique reste crucial, en particulier pour la politique étrangère et de sécurité européenne, même si les ministres des Affaires étrangères de l’UE rassemblés dans le cadre de ce Conseil savent que l’Europe devra assumer plus de responsabilités pour sa propre sécurité à l’avenir.
Afin d’être perçue comme un partenaire puissant, l’UE devra faire preuve d’unité dans ses relations avec les États‑Unis. Dans les domaines qui font l’objet de tensions, comme la coopération énergétique et le commerce, nous voulons, en tant qu’Union européenne, aller activement au contact des États‑Unis et leur faire des propositions afin d’éviter des conflits commerciaux qui seraient préjudiciables aux deux parties.
Soutien militaire à l’Ukraine et sanctions contre la Russie
Presque trois ans après le début de l’invasion russe en Ukraine, l’UE réaffirme son soutien résolu à l’Ukraine. C’est la raison pour laquelle, en 2025 aussi, ce soutien reste l’une des principales priorités des ministres des Affaires étrangères de l’UE. Avec le changement de gouvernement à Washington, il est plus que jamais décisif de renforcer encore le pilier européen concernant l’aide accordée à l’Ukraine.
Pour que la paix puisse revenir en Ukraine, un appui militaire supplémentaire, dont de nouvelles livraisons de systèmes d’armes modernes, ainsi que davantage d’aides financières sont nécessaires. Cela signifie aussi que la Hongrie doit arrêter de bloquer le versement des 6,6 milliards d’euros issus du fonds de soutien à l’Ukraine. Nous voulons y œuvrer aujourd’hui au Conseil des affaires étrangères. Aux côtés de nos partenaires de l’UE, nous nous engageons en outre pour qu’au troisième anniversaire du début de la guerre le 24 février, un 16e train de sanctions puisse être adopté contre la Russie.
Comme lors des derniers Conseils des affaires étrangères, le chef de la diplomatie ukrainienne Andrii Sybiha participera à la discussion de manière virtuelle. Il fournira des informations de première main sur la situation dans le pays et au front.
Soutenir la phase de transition en Syrie
Au début de cette année, la chute du régime de Bachar Al‑Assad et le nouveau chapitre possible qui s’ouvre ainsi pour la Syrie ont non seulement créé la surprise mais également entraîné une vague de soulagement pour de nombreuses personnes. En tant qu’Européens, nous voulons soutenir la Syrie dans l’actuelle phase de transition pour qu’une autre Syrie puisse voir le jour après des années de guerre et de dictature. Après la visite, début janvier, de la ministre allemande des Affaires étrangères et de son homologue français à Damas pour le compte de l’UE, lors de laquelle ils ont d’ailleurs réitéré le soutien européen à la phase de transition, la question d’un allègement des sanctions pour la Syrie est désormais l’un des principaux sujets qui seront évoqués lors du Conseil d’aujourd’hui.
Nous nous engageons pour un assouplissement graduel des sanctions afin de faciliter le processus de transition. Parallèlement, la demande d’un processus de transition inclusif et de la destruction complète du programme d’armes chimiques syrien reste essentielle. À cet égard, il importe particulièrement de soutenir les mesures humanitaires ainsi que la coopération avec les organisations internationales.
L’Europe renforce sa résilience face aux menaces hybrides
Cyberattaques, perturbation des systèmes GPS, sabotage de câbles en mer Baltique : les menaces dites « hybrides » émanant d’acteurs malveillants sont désormais à des niveaux jamais atteints. Afin que nous soyons mieux équipés face à ces menaces complexes, le Conseil des affaires étrangères d’aujourd’hui débutera par un échange sur des mécanismes de défense efficaces. Déjà la semaine dernière, l’Allemagne a soumis des propositions aux autres États membres sur la manière de rendre l’Europe plus résistante face aux menaces hybrides. Une coordination plus étroite entre les États‑membres de l’UE et un échange d’informations plus fluide entre l’UE et l’OTAN s’avèrent particulièrement importants ainsi que nécessaires pour pouvoir dresser à tout moment un tableau fiable de la situation actuelle. C’est en effet le seul moyen de réagir aux attaques de façon rapide, déterminée et unie.
Afin de mieux protéger nos infrastructures critiques, telles que les câbles de données en mer Baltique, il nous faut aussi associer encore davantage les entreprises à nos efforts de défense. Cela implique que nous organisions régulièrement des exercices et des tests de résistance, mais aussi que nous surveillions de plus près nos infrastructures critiques.
Nous ne devons pas non plus oublier que les attaques hybrides ne sont pas uniquement dirigées contre nous, mais aussi de manière très ciblée contre nos voisins, par exemple le Moldova, l’Ukraine ou les Balkans occidentaux. Nous devons coopérer étroitement avec eux et nous attaquer ensemble à ces menaces hybrides, de même que nous devons également consolider les structures de défense de notre voisinage.
En tant qu’Union européenne, il nous faut par ailleurs tout mettre en œuvre pour empêcher ce type d’attaques. C’est pourquoi nous devons nous engager pour que les activités hybrides soient davantage soumises à des sanctions. Dès qu’il est possible d’en identifier clairement les auteurs, ces attaques doivent être clairement attribuées et ne peuvent pas rester sans conséquences.